Les Gaulois festoyaient-ils avec du vin au cannabis ?
Un vase contenant du vin infusé au cannabis.
C'est l'une des découvertes présentées à l'exposition « Sortie de fouilles » au musée Bargoin de Clermont-Ferrand, jusqu'au 20 mai 2018. Cette dernière dresse le résultat des fouilles menées en 2015 sur le site de ZAC des Montels III à Cébazat dans le Puy-de-Dôme. Hervé Delhoofs, l'archéologue responsable des recherches, avait à cette occasion mis la main sur deux vases, dont l'un est soupçonné d'avoir contenu une étrange potion...
« Nous avons trouvé ces deux récipients dans la sépulture d'un ou d'une Gauloise d'une trentaine d'années, du IIe siècle avant J.-C. C'est la première fois en Europe que l'on identifie du Cannabis sativa dans une tombe », commente dans les colonnes du Parisien Nicolas Garnier, chercheur en archéologie. « Ces fragments végétaux ont pu être ajoutés au vin, tout comme la résine, pour l'aromatiser et lui donner un effet psychotrope », poursuit l'archéologue dans le quotidien.
« De manière générale, concernant les vins antiques, les différentes recettes qui nous sont parvenues et les analyses qui ont été menées montrent que pratiquement toutes les plantes aromatiques ont été testées », affirme dans Science et Avenir , Matthieu Poux, professeur d'archéologie à l'université Lyon II. Selon lui, de nombreux ingrédients tels que « l'herbe », le « plâtre », ou « l'eau de mer », ont été associés au vin dans l'Antiquité, car celui-ci tournait rapidement au vinaigre.
Compte tenu des multiples végétaux et arômes qui ont pu y être trouvés, le professeur estime qu'il n'est pas « étonnant » de retrouver du chanvre. « La recherche de l'effet psychotrope n'est pas prouvée par la seule présence de cette plante. Après, le chanvre, ce n'est pas innocent et peut-être que dans ce cas, les Gaulois recherchaient ces effets-là », conclut-il dans le mensuel de vulgarisation scientifique.
Source: lepoint.fr